Le "puits de l'enfer" a révélé ses secrets. Ou presque. Au Yémen, des géologues ont exploré pour la première fois un mystérieux trou noir qui intrigue depuis longtemps. La formation se trouve dans le désert de la province d'Al-Mahra à environ 1.300 kilomètres à l'est de la capitale Sanaa, près de la frontière avec Oman, et ses dimensions sont impressionnantes. Elle s'étend sur 30 mètres de large et jusqu'à 250 mètres de profondeur. C'est du moins ce que les estimations avançaient car personne n'avait encore osé s'aventurer dans ses entrailles. La lumière du soleil n'y pénétrant que peu, il était difficile d'apercevoir quoi que ce soit depuis ses bords, à l'exception des oiseaux qui y plongent parfois avant d'en remonter. "Il est très profond, nous n'avons jamais atteint le fond de ce puits étant donné qu'il y a peu d'oxygène et aucune ventilation", expliquait en juin dernier à l'AFP Salah Babhair, directeur général de l'autorité locale chargée de l'étude géologique et des ressources minérales. Jusqu'ici, les explorations n'avaient pas dépassé les 50 à 60 mètres de profondeur.



 
L'âge exact du trou noir est inconnu. Les spécialistes affirment qu'il existerait depuis des millions d'années. Et il suscite de nombreuses légendes et croyances. Selon le folklore local, il aurait été créé pour servir de prison à des mauvais esprits tels que des djinns ou génies. Une superstition avance également que ceux qui s'en approchent trop pourraient y être aspirés.

L'équipe a constaté que la profondeur du puits atteint 112 mètres et jusqu'à 116 mètres par endroits. Son sol est apparu recouvert de stalagmites, dont certaines s'étendent jusqu'à neuf mètres de haut, et d'un autre type de concrétion plus rare appelé "perle des cavernes" qui se forme également par un ruissellement d'eau et une accumulation de minéraux.

Ces croyances sont renforcées par les odeurs nauséabondes qui se dégagent de ses profondeurs et qui lui ont valu son surnom de "porte de l'enfer". En réalité, le puits de Barhout - son véritable nom - est ce que les géologues appellent une doline ou en anglais sinkhole, un phénomène qui conduit à la naissance d'une dépression circulaire.
 


Des observations ont montré que les dolines pouvaient donner naissance à de nouveaux habitats naturels. Et c'est précisément ce qu'ont constaté les spécialistes de l'OCET. En s'aventurant dans le système, ils n'ont pas croisé de djinns mais quelques serpents, grenouilles, insectes et quelques animaux morts notamment des oiseaux.


         



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